Quel est votre rapport aux médias ?
Je m'interroge aujourd'hui et je vous interroge sur ce rapport qu'on entretient avec les médias.
Ce matin, en parcourant ma veille je suis tombée sur ce post de The Conversation Fr qui parle des conclusions des États généraux de l’information.
Et ces conclusions en l’occurence, elles font froid dans le dos. A aucun moment il n’est question du fait que la concentration des médias se fait aux mains de milliardaires (comme Bolloré) qui ont un projet politique. Le travail des journalistes devient de plus en plus dénigré pour cette raison mais aussi pour d’autres : réseaux sociaux, intelligence artificielle… .
Et il est vrai que le rapport aux médias s’est transformé ces dernières années : ils prennent de plus en plus de place dans nos vies, deviennent plus accessibles etc …
Pour ma part, enfant, j’ai grandi dans les années 90 à la campagne. On restait beaucoup à la maison : on regardait la télévision, mes parents achetaient le journal le weekend (Sud ouest) et on recevait quelques magazines par la Poste.
Et je me rappelle d’une fois où un peu plus grande, au collège, j’étais partie en vacances avec des amis de mes parents & leur fille, dans un village vacances, et ces derniers étaient impressionnés de me voir descendre chaque jour à l’accueil pour aller lire le journal… pour moi c’était pourtant “normal” et un vrai plaisir.
A cette époque, celle du collège où on commence à prendre conscience de beaucoup de choses, lire la presse me permettait de me connecter au monde (et j’ai toujours ce besoin aujourd’hui), de comprendre et de mettre des mots sur ce qui se passe autour de moi. C’était aussi un moyen d’être au courant de ce qui se passait à la fois loin de chez moi mais aussi à proximité et de pouvoir aller découvrir des nouvelles activités. Je pense que l’on peut résumer tout cela à de la curiosité tout simplement, trait principal de ma personnalité je dirais.
Nous recevions aussi avec mes soeurs “ L’hebdo des juniors” : magazine qui traitait l’actualité de manière adaptée pour les enfants. Alors officiellement c’était une des mes soeurs qui y était abonnée mais bien sûr je ne manquais pas de lui emprunter…
Egalement, on recevait Télérama chaque semaine.
Je me rappelle d’ailleurs avoir longtemps critiqué mes parents pour ce choix : pourquoi acheter Télérama au lieu de Télé loisirs ou Téléstars comme chez mes camarades d’école ?
Bien sûr en grandissant, j’ai compris pourquoi et aujourd’hui je suis convaincue que le fait que des magazines comme Télérama trainaient chez mes parents ont permis de développer mon esprit critique. Et je sais aujourd’hui que je ferai attention à “laisser trainer” des magazines et livres de ce type chez moi pour ma fille.
C’était aussi dans les années 90, l’heure de gloire des magazines type Starclub etc qui à la base étaient achetés par mes soeurs, mais qui bien sûr finissaient par tomber inexorablement dans mes mains... Je crois que ces magazines ont eu bien plus d’influence qu’on ne le pense : bien sûr il y avait un côté positif où on passait des heures à chanter grâce aux fiches des paroles de chansons, mais je pense qu’ils ont aussi contribué à créer certains troubles : cet effet groupies, ou encore ces modèles de beauté inaccessibles et surtout quasi-uniques.
Néanmoins il y avait encore une certaine distance avec les artistes. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, cette distance n’existe plus.
Bien sûr, d’un point de vue positif cela a contribué à mettre en lumière certaine vérités et à détruire certains mythes créés par les producteurs et managers de cette industrie, qui abusaient clairement des artistes pour se faire de l’argent sur leur dos. Et sans parler des papparrazis et de la presse people qui ont agi de façon complètement inqualifiable pendant ces années là. D’ailleurs, tout cela est très bien analysé dans le documentaire Netflix sur les Beckhams, je vous le recommande pour cette raison (et rappelez-vous les tabloïds anglais n’avaient aucun scrupule). A contrario, aujourd’hui, les artistes sont quasi unanimement victimes de cyber-harcèlement aujourd’hui.
Avec l’apparition d’internet et en particulier des réseaux sociaux, tout a changé. Je dirais qu’il y a eu un avant et après réseaux sociaux.
Je me rappelle de l’ère d’internet d’avant les réseaux sociaux avec beaucoup de nostalgie. J’ai l’impression qu’à cette époque on avait un usage d’internet sain. Je me rappelle, pour la curieuse que je suis, apprécié pouvoir trouver toutes ces informations que je recherchais. Mais sans ce côté d’emprise qu’ont les réseaux sociaux de vouloir nous convaincre de tout et n’importe quoi à tout prix. Je me rappelle suivre des blogs avec plaisir mais sans ce côté violation d’intimité qu’on peut avoir aujourd’hui avec les influenceurs. Je me rappelle de ce plaisir de m’informer sans être victime de ce f**ing FOMO. Je me rappelle du plaisir à utiliser mon ordinateur alors qu’aujourd’hui je fais parfois un rejet total de mon téléphone et de cette hyperconnexion infligée.
Et on parvenait encore à cette époque à trouver trouver toujours du plaisir à lire la presse écrite malgré la présence d’internet : que ce soit le journal gratuit distribué dans la rue, nos magazines préférés, le journal local ou pour les plus avertis la presse nationale quotidienne avec des articles de pointe et de vraies analyses. Pour ma part, je réservais ces lectures là à mes vacances.
A cette époque, peu importe la couleur politique du journal, que ce soit Le Figaro ou Le Monde, on pouvait trouver des articles excellents. Aujourd’hui la version internet de ces titres ont quelque peu entaché leur image générale.
J’avoue largement préféré aujourd’hui, et c’est un peu paraxodal vous allez me dire, des médias pure players : The Conversation bien sûr, cité dans cet article, Les Répliques, La relève et la peste, La vie des idées ou encore Slate. En revanche, j’apprécie lire les versions numériques de la presse anglosaxonne à laquelle j’ai pris goût pendant mes études telles que The Guardian, The New York Times, The Harvard Business Review ou encore Business Week.
Le seul “survivant” pour moi est Courrier International. Je me rappelle l’avoir découvert au CDI de mon collège. Ce média regroupe ce que j’aime par dessus tout : la mise en perspective. Pour moi le bon traitement de l’information c’est quand il est fait via la mise en perspective. Parler d’une information en la transmettant brute avec juste les faits, sans recul et mise en perspective, c’est l’autoroute vers les clivages de la société.
Mais alors pourquoi la presse nationale quotidienne historique (et la presse régionale également) ont une image ternie pour moi aujourd’hui ? Parce qu’elle est désormais aux mains de business men sans scrupules comme évoqué au début de cet article.
L’argent est le seul le moteur. Bien sûr un média doit avoir un business model réaliste, néanmoins je pense qu’on peut trouver un certain équilibre et ne pas tomber dans des dérives.
C’est pourquoi j’ai créé Cacydio, le média : j’espère à travers lui vous transmettre un rapport sain avec un média et ce goût d’analyse de l’information.
Et vous, dites moi tout, quel est votre rapport aux médias ? Je suis vraiment curieuse de savoir (vous le savez maintenant, je suis curieuse !! )
Merci de me suivre 🧡
Je vous souhaite un beau mercredi,
Charlotte